Dermatite atopique, réponse immune et lésions cutanées

Réponse immunitaire Th2/Th22 et autres acteurs de la dermatite atopique

Les lymphocytes T Th2 et Th22 migrent vers la zone lésionnelle où ils libèrent respectivement des cytokines de type Th2 (IL-4, IL-5, IL-13, TNF-α) et Th22 (IL-22) [Test: PBMC-0009]. Ces cytokines Th2/Th22 ont différentes fonctions dans la réponse immunitaire :

  • L’IL-4 maintient d’une part la différenciation des LT CD4+ en LT de type Th2/Th22 et d’autre part, la sécrétion importante d’IgE par les plasmocytes. Ces IgE secrétées se positionnent sur des récepteurs FcεRI situés sur les mastocytes, les basophiles et les macrophages permettant de les sensibiliser à l’allergène.
  • Le TNF-α active différents types de cellules infiltrantes, telles que les monocytes et les macrophages. De plus, il stimule la sécrétion par le kératinocyte de nombreuses chimiokines et molécules de l’immunité innée.
  • L’IL-22 module de manière importante le métabolisme du kératinocyte, conduisant notamment à une différenciation épidermique anormale.

En parallèle de ces cytokines inflammatoires, les neurones sensitifs secrètent des neuropeptides (CGRP et substance P) [Tests: NS-0004; NSNB-0001] stimulant différentes populations cellulaires  (mastocytes, lymphocytes T, plasmocytes et éosinophiles), et contribuant à la vasodilatation et à la démangeaison.

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Réponse du kératinocyte, boucle inflammatoire et chronicité

La liaison des cytokines Th2/Th22 à leurs récepteurs sur le kératinocyte va activer des voies de signalisation générant des réponses synergiques en termes d’expression de gènes [Tests: NHEK-0038; EPIBA-0071], de modification du métabolisme et de structure du kératinocyte.  Entre autres,

  • L’IL-4 et l’IL-13 stimulent principalement la voie de signalisation STAT6.
  • L’IL-22 et l’IL-31 activent principalement la phosphorylation de la protéine STAT3.
  • Le TNF-α entraîne une translocation nucléaire de NFκB [Test: NHEK-0015].

Ces cytokines stimulent également, de façon plus ou moins sélective la voie des MAP kinases (p38, ERK…).

L’activation de ces voies de signalisation perturbe le métabolisme du kératinocyte (ex : apoptose), stimule la production de molécules de l’immunité innée et notamment de chimiokines, conduisant à l’amplification d’une  boucle inflammatoire et à la chronicité de la pathologie. Cette stimulation modifie aussi considérablement la structure de l’épiderme notamment par la suppression de constituants épidermiques impliqués dans sa différenciation terminale (filaggrine…) [Test: EPIBA-0073]  et finalement se traduit par les lésions  cutanées caractéristiques de la dermatite atopique.

Sources

  1. Cho, SH., et al. (2001). J Invest Dermatol. 116:269-274.
  2. Odhiambo, JA., et al. (2009). J Allergy Clin Immunol. 124(6):1251-1258.
  3. Oyoshi, MK., et al. (2009). Adv Immunol. 102:135-226.
  4. Spergel, JM., et al. (2010). Ann Allergy Asthma Immunol. 105:99-106.
  5. Schlievert, PM., et al. (2010). J Allergy Clin Immunol 125:39-49.
  6. Boguniewicz, M., et al. (2010). J Allergy Clin Immunol. 125:4-13.
  7. Palmer, CN., et al. (2006). Nat Genet. 38:441-6.
  8. Kinoshita, H. et al. (2009). J Allergy Clin Immunol. 123:179-86.
  9. Anh, T. et al. (2011). J Invest Dermatol. 131:2205-2212.

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