Cicatrisation cutanée, hémostase et phase inflammatoire

L’hémostase

cicatrisation inflammation

La phase hémostasique est la réponse immédiate à la blessure, pour stopper la perte de sang au niveau de la plaie dans les premières minutes qui suivent la lésion. Les dommages aux capillaires sanguins et l’hémorragie entraînent une vasoconstriction et la coagulation du sang. Les voies de signalisation intrinsèques et extrinsèques impliquées activent l’agrégation plaquettaire et la formation d’un caillot sanguin, composé de fibrine et de fibronectine, qui obstrue la plaie. Les plaquettes libèrent également des cytokines, des chimiokines et des facteurs de croissances (dont le PDGF, le VEG et TGF-β) qui amorcent le recrutement et la migration des cellules inflammatoires (neutrophiles et macrophages), des fibroblastes et des cellules endothéliales vers le site de la lésion.

La phase inflammatoire

La phase inflammatoire se caractérise par l’infiltration séquentielle des polynucléaires neutrophiles (PMNs), des granulocytes, des monocytes/macrophages et des lymphocytes au niveau de la plaie. La réaction inflammatoire se manifeste localement par un érythème, un œdème et une douleur. L’IL-8 facilite la migration des PMNs provenant des vaisseaux sanguins avoisinants [Test : PMN-0009]. Ces cellules vont alors nettoyer la plaie en sécrétant des protéases (métalloprotéinases matricielles ou MMPs et élastases) et en phagocytant les particules infectieuses, les germes et les débris cellulaires7. En association avec les kératinocytes, les PMNs vont aussi participer aux défenses de l’hôte en générant des radicaux libres (ROS) [Test : PMN-0005] et des peptides cytotoxiques et antimicrobiens (AMPs), tels que les défensines β, la Rnase7, le S100A7 et le LL-37 [Tests: NHEK-00035 ; NHEK-0037 ; EPIBA-0050].

GRAPHIQUE PMN, migration (basal)

Analyse par fluorescence
de la migration de PMN

[Test : PMN-0009]

Analyse par fluorescence
du contenu en ROS dans des PMN

[Test : PMN-0005]

Analyse par ELISA de la libération de β-défensine 2
par des kératinocytes épidermiques (NHEK)

[Test : NHEK-0035]

En parallèle, les monocytes, attirés par des agents chimiotactiques incluant le TGF-β, le PDGF et les produits de lyse de l’élastine et du collagène, vont migrer dans la plaie et se différencier en macrophages matures. Ces derniers vont poursuivre le processus de nettoyage et contribuer à la lutte anti-infection. La production de facteurs de croissance (FGF, EGF, TGF-β…) et de cytokines inflammatoires (TNF-α, IL1-β, IL-8 and IL-6) et anti-inflammatoires (IL-10) va également permettre l’activation des kératinocytes, des fibroblastes et des cellules endothéliales, qui sont impliqués dans la phase de réparation suivante. Les différents facteurs TGF-β possèdent en particulier un rôle central dans la régénération du tissu, de par leur action sur les cellules cibles via les voies de signalisation dépendantes de SMAD et Wnt. Selon l’isoforme du facteur TGF-β l’effet résultant peut être soit activateur soit inhibiteur de la cicatrisation. Enfin, 36h après le début de la lésion, les lymphocytes T, acteurs de la réponse immunitaire cellulaire, vont pénétrer dans la plaie.